Le poid des secrets

Ce midi, en faisant la queue à l’enregistrement avant de prendre mon vol, j’ai été témoin malgré moi d’une conversation entre une dame et son petit fils adolescent. Celle ci lui confiait ses soucis de santé, assez préoccupants, en lui faisant promettre de ne rien en dire à sa maman. « Elle pourrait s’inquiéter et je ne veux surtout pas que ta maman soit inquiète »…

Alors je m’interroge sur les motivations de cette dame. A t’elle juste besoin de parler ? Est ce une marque de confiance ? Veut elle consciemment ou pas que ce secret soit dévoilé ? Auquel cas, elle ne sera pas responsable de l’inquiétude générée par son état de santé…

Il est probable qu’elle ne se rende pas compte des nouveaux rôles de son petit fils : confident, gardien de secret, garant de la non inquiétude de maman,…. sans compter qu’il paraissait lui même préoccupé par l’état de santé de sa mamie mais ne pourra pas en parler.

Quel poids pour un secret !

Il convient selon moi de faire un minimum d’introspection avant de divulguer un secret, quelque soit sa nature ou son poids. Se poser quelques questions : quel est l’objectif réel de ma démarche ? Quelles conséquences pour moi, mais aussi pour celui qui le reçoit (et qui au passage n’a souvent rien demandé…) ?

Quelle est la bonne conduite à tenir et qui n’engagera que moi ?

Cela rappelle quelques notions fondamentales : je suis responsable de mes choix, j’agis sur ce qui relève uniquement de mon pouvoir, je ne peux décider à la place de quelqu’un d’autre sur ce qui est bon ou mauvais pour lui.

Quant à celui qui reçoit, malgré lui, le secret, il peut, en toute authenticité, refuser l’injonction et envisager une autre solution à mon avis.

Nous ne devrions jamais devenir le sauveur de quelqu’un sans que ce ne soit un choix.